Une marche noturne le 28 mars ...
Par Jean-Luc Fritsch
Le
Club Vosgien au clair de lune
A
quelques heures du passage à l'heure d'été, 31 randonneurs du Club Vosgien de
Wissembourg se sont amusés à parcourir la montagne entre chien et loup, puis
sous un ciel étoilé. Ils ont voulu ainsi découvrir cette partie des Vosges du
Nord que la plupart connaissent bien, sous un angle nouveau.
En
ce vendredi soir, 28 mars 2014, il fait doux, un vrai temps d'été, lorsque la
colonne de 31 marcheurs quitte le col du Pigeonnier en direction de la
Pfaffenschlick. Évoluant sur le versant Est, ils sont déjà dans une relative
pénombre, alors que les rayons de soleil passant pardessus la crête éclairent
d'une belle couleur dorée les collines de l'Outre-forêt qui apparaissent
entre les arbres encore dégarnis. C'est avec ce paysage pictural sous les
yeux que le groupe gagne de la hauteur pour passer le col du Stiefelsberg.
Sur le versant ouest de la montagne, le soleil brille encore de ses derniers
feux et petit à petit, le disque doré se perd derrière l'horizon. C'est juste
au moment où le jour bascule dans la nuit, que les randonneurs atteignent le
restaurant de la Pfaffenschlick où un bon repas les attend. Dans la grande
salle de l'auberge, un feu crépite dans la cheminée et des tables avenantes
invitent à s’installer confortablement. Les conversations vont bon train,
surtout entre la dégustation des délicieux plats préparés avec beaucoup de
soin et d'attention par les cuisiniers. Le temps d'enfiler une petite laine,
de vérifier le bon fonctionnement des lampes et les voilà partis sur le
chemin du retour. Le parcours si évident à l'aller est devenu beaucoup plus
incertain dans le noir, la perception des distances et de l'environnement,
tout a changé. Les repères ne sont plus les mêmes, heureusement les baliseurs
du Club Vosgien ont effectué un travail remarquable en jalonnant les parcours
de petites plaques réfléchissantes visibles de loin et judicieusement
placées. Le groupe reste bien groupé derrière le guide, les uns redoutant de
se tromper de chemin, les autres sujets à une petite peur ancestrale datant
de la nuit des temps, un temps où les bêtes féroces peuplaient la profondeur
des forêts. D'ailleurs, de temps à autre, on aperçoit, dans le noir, deux
yeux rouges qui brillent., le loup serait-il déjà revenu dans les forêts de
Wissembourg ? Hélas ou heureusement, ce n'est que notre brave toutou qui
s'amuse à courir autour du groupe. Le passage du fossé anti-char, vestige de
la Ligne Maginot, prend une allure plus aventureuse qu'en pleine journée,
mais c'est aussi l'occasion de découvrir la grande guirlande lumineuse qui
serpe sur le sentier. A la lisière de la forêt, la tête de la colonne a
l'impression d'avoir furtivement aperçut, s'éclipsant, le fantôme du moine
maudit qui hante les ruines de la chapelle de Climbron, ou bien n'était peut
être qu'un oiseau de nuit, on ne le saura jamais. Une petite pause sous une
élégante arche de la chapelle, une petite photo souvenir et le périple dans
la nuit sous le ciel étoilé, continue. Voir SUITE;